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29-04-2024
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La législation Islamique-Les cultes-Le jeûne-Leçon (08) : Les dispositions religieuses du jeûne. Les facteurs qui annulent le jeûne.
   
 
 
Au Nom d’Allah, Le Tout Miséricordieux, Le Très Miséricordieux  
 

L’exhortation à l’évocation d’Allah exalté soit-Il :

  Chers frères, le prophète paix et salut sur lui, a dit :

(( Voulez-vous que je vous annonce quelles sont les meilleures de vos œuvres, susceptibles de vous accorder la place la plus élevée et la plus sublime auprès de Votre Seigneur, qui sont meilleures pour vous que l’argent et l’or que vous dépensez en aumône, et meilleures pour vous que de rencontrer votre ennemi lors d’une bataille pour le tuer ou pour qu’il vous tue » ? On a répondu que oui. Il a dit : « c’est l’évocation d’Allah »))

At-Tabari d’après Abû Addardâ’

  Ce hadith, chers frères, est un principe fondamental dans l’incitation à évoquer Allah gloire à Lui. Les savants ont convenu que l’évocation d’Allah implique la récitation du Coran, la demande du pardon d’Allah, la répétition de « louange à Allah », « gloire à Allah », « point de divinité à part Allah », « Allah est le plus Grand » ; elle implique aussi la sollicitation et le rappel des gens à Allah. Chaque mot qu’on dit dans le sentier d’Allah est une évocation, chaque parole qui vise au rapprochement de Lui est une évocation. En fait, la Salât vise l’évocation d’Allah laquelle d’ailleurs en constitue la partie la plus grande. On fait les ablutions, on se place en direction de la Qibla, on récite la Fatiha, on fait les génuflexions et les prosternations..Or, la chose la plus grande dans la Salât est l’évocation d’Allah avec soumission.

La différence tranchante entre le croyant et le non-croyant :

  Frères, le Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) a dit dans le hadith transcendant (Qodsy) :

(( Quand tu M’évoques, tu Me remercies, mais quand tu M’oublies, tu fais preuve d’ingratitude pour Mes Grâces ))

at-Tabarani d’après Abou Houraïra

  L’évocation d’Allah, exalté soit-Il, est le facteur tranchant entre le croyant et le non croyant, voire l’hypocrite n’évoque Allah que rarement. Il semble que la fréquence de l’évocation est un des caractères du croyant. D’où, le prophète (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) a dit :

(( Celui qui évoque Allah sans arrêt, sera innocenté de l’hypocrisie ))

At-Tabarani dans Al Saghir d’après Abou Houraïra

  Il est illicite d’accuser d’hypocrisie quelqu’un qui évoque fréquemment Allah. Le prophète (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) a dit :

(( Voulez-vous que je vous annonce quelles sont les meilleures de vos œuvres, susceptibles de vous accorder la place la plus élevée et la plus sublime auprès de Votre Seigneur…))

  La bonne œuvre vise l’évocation d’Allah. C’est ainsi que l’évocation couronne toutes les bonnes œuvres.

Tout ce qui rapproche l’homme d’Allah, fait partie de Son évocation :

(( …la place la plus élevée et la plus sublime auprès de Votre Seigneur, qui sont meilleures pour vous que l’argent et l’or que vous dépensez en aumône, et meilleures pour vous que de rencontrer votre ennemi lors d’une bataille pour le tuer ou pour qu’il vous tue »? On a répondu que oui. Il a dit : « c’est l’évocation d’Allah»))

  Ce hadith traduit l’existence d’une Vérité Evidente, c’est celle d’Allah exalté soit-Il. Tout ce qui t’approche de cette Vérité, est une évocation d’Allah. Si tu médites la création des cieux et de la terre afin de mieux connaître Allah, ta méditation sera une évocation. Si tu récites la parole d’Allah dans le but de te rapprocher de Lui, ce sera une évocation. Si tu mentionnes Le Nom d’Allah ce sera une évocation. Et si tu t’inspires du prophète (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) dans tes sollicitations, ce sera une évocation. Si tu implores Allah, ce sera une évocation. Allah, gloire à Lui, est présent dans ton esprit même si tu l’évoques dans tes réflexions internes. Tu évoques Allah en cours de Salât mais ton évocation sera payée en retour par Allah et l’évocation d’Allah de Ses créatures dépasse de loin l’évocation du serviteur de son Créateur. Le Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) dit dans un hadith transcendant :

(( Lorsqu'il M'évoque discrètement, j'en fais tout autant. Lorsqu'il M'évoque dans une assemblée, Je l'évoque dans une meilleure assemblée))

Al -Boukhari, Moslim, at-Thirmidhi d’après Abou Houraïra

  Cela veut dire que l’évocation d’Allah pour toi est d’autant plus éminente que ton évocation pour Lui, exalté soit-Il.
Par ailleurs, nous devons aller plus loin dans l’interprétation de ce hadith Qodsy : En effet, lorsque tu as connu Allah à travers tes invocations, tu t’es soumis à Ses injonctions, tu as suivi Son Chemin Droit,par conséquent, tu dois évoquer Sa Grandeur, Ses dons et Ses faveurs devant Ses serviteurs.

L’invitation à Allah est une obligation individuelle :

  L’évocation traduit le remerciement. Allah t’a évoqué, Il t’a invité à Lui, à Son obéissance, à Sa miséricorde et à l’affabilité de Son voisinage. La fidélité exige que tu L’évoques devant Ses serviteurs comme Il t’a évoqué ce qui te vaudra la réjouissance de Son voisinage. Telle est la prédication à Allah ; au fond, il incombe à chaque musulman d’inviter les autres à Allah. La foi du croyant qui ne pense jamais à inviter les autres à Allah, est l’objet de doute ; à savoir qu’une fois établie au fond de l’âme du croyant cette foi s’exprime tout naturellement sous forme d’une invitation à Allah. Quiconque se trouve en connexion avec Allah, goûte au délice du rapprochement d’Allah sans penser à convaincre les personnes de son entourage qu’il aime le plus, sans penser à les inviter à Allah, souffre inéluctablement d’un trouble dans sa foi. Tous les gens sont tenus d’inviter à Allah exalté soit-Il, étant donné que cette invitation est une obligation individuelle. Tu dois L’évoquer devant Ses serviteurs dans les limites de ton savoir et auprès des gens de ta connaissance. Tu n’es pas chargé de faire une prédication en public, encore moins d’être parmi les plus grands savants pour être prédicateur. Il suffit tout simplement de transmettre tout ce que tu as entendu, compris saisi, assimilé, ainsi que tout ce qui t’a troublé, ce qui t’a touché, aux personnes de ton entourage. De cette façon, tu auras réalisé l’obligation individuelle et celle collective.

Quiconque s’attache à l’évocation d’Allah, sera sauvé :

  Somme toute, ce hadith représente un principe établi dans l’évocation d’Allah

(( Voulez-vous que je vous annonce quelles sont les meilleures de vos œuvres, susceptibles de vous accorder la place la plus élevée et la plus sublime auprès de Votre Seigneur, qui sont meilleures pour vous que l’argent et l’or que vous dépensez en aumône, et meilleures pour vous que de rencontrer votre ennemi lors d’une bataille pour le tuer ou pour qu’il vous tue »? On a répondu que oui. Il a dit : c’est l’évocation d’Allah ))

  Le Messager d’Allah (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) a dit à l’homme qui s’est enquis au sujet de l’Islam :
  « Les préceptes de l’islam sont devenus trop nombreux pour moi et j’ai pris de l’âge. Apprends-moi une chose simple à laquelle je tiendrai de peur d'oublier :

((N’arrête jamais d’évoquer Allah))

  lui a-t-il dit :

At-Tirmidhi et Ahmad d’après Abdoullah Ben Basr

  Ce faisant, ton salut dépend de l’évocation d’Allah

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Les différents facteurs qui annulent le jeûne :

1-Les facteurs qui exigent la compensation du jeûne :

  Passons maintenant à certaines dispositions de jurisprudence concernant le Ramadan. On est arrivé aux facteurs qui annulent le jeûne: ils sont de deux types : des facteurs qui exigent le rachat, et d’autres qui exigent la compensation du jeûne et l’expiation.
  Quant aux facteurs qui se limitent à la compensation du jeûne : elles se rattachent au jeuneur qui a pris quelques chose par la bouche jusqu’à arriver à l’estomac, une chose qu’il n’a pas l’habitude de manger comme le riz cru, de la pâte crue, de la farine, du sel, le noyau d’une datte, un caillot, un papier ou toute autre chose, si une de ces matières parvient à l’estomac il doit compenser son jeûne sans pour autant en payer une expiation. Telle est la première disposition de jurisprudence..
  Donc, s’il a pris une chose qu’il n’a pas l’habitude de manger et qui lui répugne comme de la terre, du riz cru, de la patte crue, de la farine, il devrait se racheter sans toutefois payer une expiation.
  S’il a pris un aliment ou un médicament sous un prétexte légal comme la maladie ou le voyage ; un malade qui a pris son médicament ou un voyageur qui a pris sa nourriture ou un médicament, sa rupture du jeûne est justifiée légalement et il devrait compenser le jeûne sans payer d’expiation.
  Quiconque mange ou boit suite à une obligation ou à une contrainte, ou de peur de succomber à la faim ou à la soif, devrait se racheter sans toutefois en payer une expiation.
  Quiconque mange ou boit sous la menace d’un arme (comme le fait de lui dire si tu ne manges pas tu seras mis à mort) doit compenser le jeûne sans payer une expiation ; à savoir que ce cas diffère du cas précédent.
  En revanche, si au moment de se rincer la bouche, l’eau parvient par mégarde à son estomac le jeûneur est tenu de compenser son jeûne ; bien que le Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) ait dit :

((Tache de bien te rincer la bouche et de bien aspirer l’eau lors des ablutions à moins d’être à jeûne)).

  Donc si le croyant avale par inadvertance quelques gouttes d’eau lors de ses ablutions il est appelé à compenser la journée sans expiation.
  Si quelqu’un a avalé une quantité d’eau durant le rinçage et s’est persuadé faussement que son jeûne est rompu, dans ce cas son jeûne est rompu mais il doit continuer à observer le jeûne le reste de la journée. Le fait qu’il ne connaisse pas cette disposition religieuse relative au jeûne qui prescrit (devoir se retenir de manger bien que le jeûne soit rompu) ne l’épargne pas ; or, dans ce cas-là, il a mangé et a bu en étant faussement persuadé que son jeûne est rompu en raison des gouttes d’eau qui sont involontairement parvenues à son estomac, il est tenu de compenser cette journée de jeûne.

  Les hanafites jugent que le clystère est susceptible de provoquer la rupture du jeûne parce que l’eau pénètre dans le corps ; ce sujet prête à discussion parce que certains savants estiment que l’eau et la nourriture qui parviennent à l’estomac par voie naturelle, celle de la bouche, est susceptible de provoquer la rupture du jeûne. Cependant, certains autres ont fait preuve de réserves en disant que cette eau est arrivée à l’intérieur du corps même par une voie inhabituelle, c’est pourquoi elle provoque la rupture du jeûne. Ils ont appliqué cette règle sur l’injection des médicaments dans le nez, l’oreille ainsi que sur les médicaments qui exigent l’aspiration des liquides ou des vapeurs qui passent par le nez ou la bouche. On arrive à ce niveau à un sujet qui forme l’objet de débat et il serait plus sûr, si on n’était pas obligé, de rompre son jeûne en cas de maladie.
  Si on s’est abstenu de nourriture et de boisson en oubliant de formuler l’intention, à savoir qu’il serait préférable de formuler l’intention du jeûne pour le mois du Ramadan tout entier, mais si quelqu’un a voulu le faire pour chaque jour à part et il l’a oublié pour un certain jour, il devrait compenser le jeûne de ce jour-là sans expiation.
  Si on a mangé et bu en croyant que l’aube ne s’est pas encore annoncée, puis on a entendu l’appel à la Salât du Fadjr et on a pensé qu’il s’agit de l’appel à l’abstention, en foi de quoi, on a pris un verre d’eau, ensuite on a découvert nous être trompés et que c’était bien l’appel à la Salât du Fadjr, dans ce cas-là, on devrait compenser le jeûne de ce jour sans expiation.
  Ce sont tous des facteurs qui se limitent à la compensation du jeûne sans en payer une expiation.
  Un autre exemple: si on a entendu l’appel à la prière de Maghreb dans un autre pays et on a rompu son jeûne pensant que c’est l’appel du pays où on vit on devrait compenser le jeûne de ce jour.
  En cas d’un vomissement volontaire qui remplit la bouche, le prophète (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) a dit :

(( Celui qui vomit volontairement est appelé à compenser son jeûne ))

At-Tirmidhi d’après Abou Houraïra

  Celui qui avale ce qui est resté attaché entre ses dents, fût-il du volume d’un pois chiche ou même un sésame, bien qu’on est supposé bien se laver les dents, est appelé à compenser son jeûne.

  Si on a décidé de voyager après l’aube, ce qui va à l’encontre de la sunna, on devrait compenser le jeûne de cette journée.

Récapitulation :

  Pour plus d’utilité, je répète rapidement les facteurs qui annulent le jeûne et qui exigent sa compensation sans expiation :

  • Celui qui mange une matière qu’il n’a pas l’habitude de manger en temps ordinaire comme une pâte crue, du riz cru, une feuille de papier – au cas où un étudiant a pris peur du surveillant a avalé le bout de papier qu’il avait écrit pour tricher à l’examen- Si on a pris une nourriture habituelle ou un médicament sous un prétexte légal comme une maladie ou un voyage,
  • Celui qui mange ou boit en se trouvant obligé ou contraint de peur de mourir de soif ou de faim, ou de peur d’être tué sous la menace d’une personne armée qui applique ses menaces. Celui qui a bu au cours des ablutions ou mangé par inadvertance.
  • Celui qui a commis une chose qui exige la compensation du jeûne (comme le cas du rinçage) et a mangé le reste de la journée en pensant que son jeûne est rompu, celui-là s’est trompé et aurait dû s’en abstenir pour le reste du jour par respect pour ce grand mois.
  • Un clystère, un médicament injecté dans l’oreille, un liquide qu’on aspire dans le nez ou les oreilles, une vapeur qu’utilisent les asthmatiques sont des facteurs qui annulent le jeûne. Soit dit, tout ce qui pénètre à l’intérieur du corps ou aux poumons, par voie nasale, buccale, par l’oreille, ou par la voie du rectum, implique de compenser le jeûne sans expiation. Le malade peut rompre son jeûne.

  • Celui qui s’est abstenu de manger et de boire pour un jour complet sans avoir formulé l’intention du jeûne.

  • Celui qui mange en pensant que c’est l’appel à l’abstention alors que c’était l’appel à la Salât du Fadjr ; celui qui mangé en pensant que c’est l’appel du Maghreb alors qu’il s’agit de l’appel dans un autre pays.

  • Celui qui vomit volontairement.
  • Celui qui avale une chose coincée entre ses dents, une chose du volume d’un pois chiche.
  • Celui qui décide de voyager après l’aube, accomplit un acte contraire à la sunna parce que le voyage ne se réalise qu’avec un acte et non pas avec une intention, il doit voyager avant l’aube et s’il a voyagé il devrait continuer son jeûne mais s’il est pris d’une grande fatigue, il peut rompre son jeûne.

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